Matumaïni Yakesho – Une Boulangerie pas Comme les Autres
RET, dans son programme de Démobilisation, Désarmement et Réintégration d’adolescents soldats au Sud Kivu (République Démocratique du Congo), utilise l’éducation comme outil de protection et de réinsertion sociale.
Lutter contre le phénomène d’adolescents soldats ne se limite en effet pas à les sortir des groupes armés. Sans la perspective d’un avenir positif, ces jeunes retourneront rapidement à leur vie de soldat. Il s’agit donc de leur ouvrir les portes de cet avenir au travers d’une réintégration dans le système scolaire ou d’une formation professionnelle.
Pour cette dernière option RET se voit cependant confronté à la question du manque de structures existantes.
La pauvreté des structures de formation professionnelle et des ateliers d’apprentissage dans la région est en effet un frein à la réintégration de ces jeunes. Comment leur proposer une formation professionnelle si de telles structures n’existent pas réellement au niveau local ?
Pour pallier à cette difficulté, une stratégie a été mise en place par le RET. Premièrement, il s’agit de rechercher des maîtres-formateurs indépendants et de les inciter à s’unir en associations. Ceci leur permet d’être plus facilement identifiés et reconnus par l’Etat Congolais avant de signer un protocole de collaboration avec le RET.
Dans un deuxième temps, il faut les soutenir en leur fournissant du matériel didactique et en renforçant leurs capacités de formateurs.
Finalement, il est nécessaire de créer les ateliers et les outils professionnels dont ils ont besoin. Dans le cas qui nous occupe ici, il s’agit de la fabrication de fours à pain artisanaux.
Les fours se fabriquent au Centre de Transit et d’Orientation du RET, le lieu où les jeunes sortis des groupes armés reçoivent un appui psychosocial et une orientation pour leur avenir. Le Centre fournit l’espace où les fours peuvent être construits par les formateurs, qui en profitent pour enseigner ces techniques aux jeunes intéressés par le métier de boulanger.
Suite à la construction du premier four à pain et la formation en boulangerie, 4 adolescents sont dors et déjà capables, non seulement de construire eux-mêmes leurs propres fours artisanaux, mais aussi de produire différents types de pains.
Ces derniers sont très appréciés par tous les partenaires humanitaires de la région, qui en passent déjà commande. Les premières recettes commencent à rentrer permettant de pérenniser le système de formation.
Douze autres adolescents poursuivent en ce moment la formation en boulangerie et sont déjà très doués et motivés par leur nouvelle vocation.
Cette boulangerie RET a été nommée par les jeunes « Matumaïni ya kesho », ce qui en Swahili signifie « Espoirs de demain ».